Ménopause, l'âge de grâce?

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Avis de tempête ! Bouffées de chaleur et carence hormonale entrainent la disparition des femmes de plus de 50 ans des écrans radar. Une obsolescence programmée que dénoncent aujourd’hui féministes, comédiennes et influenceuses qui luttent pour abolir ce dernier grand méchant tabou.

Et soudain, elle en parle. En aout 2020, les auditeurs de The Michelle Obama Podcast ont tout appris de la première bouffée de chaleur de la femme du Président : « J’ai cru littéralement que quelqu’un avait mis une chaudière dans mon corps et l’avait allumée. J’ai pensé « Eh bien c’est fou, je ne peux pas, je ne peux pas, je ne peux pas faire ça ! ». A 56 ans, Michelle Obama déflore un sujet timidement traité dans la bible du féminisme Our Body Ourselves, parue en 1971.   « Il aura fallu attendre l’arrivée des femmes nées à la fin des années 50 et 60 qui ont travaillé avec un niveau d’instruction plutôt élevé pour qu’enfin la ménopause soit débattue sur la place publique », constate Cécile Charlap, chercheure et auteure de La Fabrique de la Ménopause (CNRS édition). 

S’effacer ?

Un mouvement qui s’installe aujourd’hui timidement en France. Selon un sondage réalisé par l’Institut Kantar en 2020, 40% des Françaises estiment que la ménopause est un sujet pénible auquel on n’a pas envie de penser parce que « T’es plus une femme, t’es vieille quoi ! », témoigne Zahra, 53 ans,  dans l’excellent  documentaire d’Infrarouge Ménopausées de Blandine Grosjean et Joelle Oosterlinck. Sa mère l’avait prévenue : elle devait cacher « ça » au risque de « ne plus servir à rien ».  « Pendant des siècles, les femmes ont été réduites à leurs fonctions sexuelle et procréatrice …. À partir du moment où elles étaient ménopausées, leur utilité sociale disparaissait et elles devaient s'effacer », confie dans une interview au Elle, la philosophe Camille Froidevaux-Metterie, auteure du Corps des femmes, bataille de l’intime (Philosophie magazine éditeur). 

 

Ménopause : La fin d'un tabou
Ménopause : La fin d'un tabou

 

Ces nouveaux medias qui chahutent


C’est à cette invisibilité que s’attaque Sophie Dancourt, fondatrice et directrice du magazine en ligne J’ai piscine avec Simone : « Les femmes n’ont plus leur place dans la société lorsqu’elles ne sont plus en capacité de faire des enfants. Il faut les convaincre qu’elles gagnent en liberté pour entamer une deuxième partie de vie beaucoup plus épanouissante ». Pour leur redonner la parole, elle coproduit avec la journaliste Catherine George-Hoyau le podcast Vieille, c’est à quelle heure, une parenthèse mensuelle qui débat sur la place de la femme de 50 ans dans la société.

Sur Instagram, Sophie Kune détient la palme de la créativité avec le compte Ménopause Stories. L’auteure prend soin de poser des mots délicats sur des sujets qu’elle refuse de « pathologiser » : « Je cherche à la décorseter, à la libérer de son carcan en invitant les femmes à échanger librement dans un esprit de sororité ». 1900 followers sont devenus accros en moins d’un an. D’autres initiatives comme La menopause sur Insta (3 200 followers) ou la chaine You Tube Marre de la menopause (19 800 abonné.es) choisissent de proposer des solutions aux problèmes. Précieux, mais dites : la ménopause est-elle une maladie ou une étape naturelle de la vie d’une femme ?

Les séries relèvent le défi

Ça dépend, répond l'association AAFA-Tunnel de la comédienne de 50 ans, qui se mobilise contre l'invisibilisation des actrices de cette génération. En 2015, elles ont interprété  6% des rôles alors qu’ en France 1 femme majeure sur 2  a plus de 50 ans. Cherchez l’erreur ! Si du côté quadra la libido renait (dans les séries), côté quinqua, c’est morne plaine.

Sauf dans les pays anglo-saxons. En Angleterre, la comédienne et autrice Jenny Eclair, 60 ans, multiplie les stand-up et les prestations télévisées depuis qu’elle a écrit Older and Wider, un guide délirant sur les effets up and down de la ménopause. Aux Etats-Unis, Grace et Frankie (Netflix), fait sourire les « post-ménopausées » qui se réinventent dans une Jane Fonda, ex-bourgeoise, à la recherche de l’huile de coco qui améliorera la sécheresse vaginale. Les « pré-ménopausées » se reconnaitront dans Pamela Adlon de Better Things (Canal Plus Séries), la femme débordée dans la saison 3 par ses hormones et ses ados et qui, bon sang ou mauvais sang, doit TOUT gérer.

On retiendra au final Fleebag (saison 2, épisode 3 sur Netflix), où Belinda (Kristin Scott Thomas) dresse un portrait édifiant de la ménopause à sa copine trentenaire : « Et oui, ton bassin entier s’effondre, les bouffées de chaleur t’étouffent et tout le monde s’en fout, mais, ça y est : tu es enfin libre ! Tu n’es plus une esclave, une machine prisonnière de sa mécanique interne… Fini les Women Awards, les Women in Business, tu reçois un vraie récompense : le droit d’être enfin une personne ! »
Et ça, c’est le rôle de notre vie. Isn’t , les filles ?

Next step, briser le tabou des ménopauses précoces, et des ménopauses chimiques chez les femmes jeunes. Vous savez quoi ? chez Amenovia, on en parle déjà !

Ménopause précoce
Ménopause précoce

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